- séide
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• 1803; francis. de l'ar. Zayd, personnage de la tragédie de Voltaire « Mahomet », 1741♦ Adepte fanatique des doctrines et exécutant aveugle des volontés (d'un maître, d'un chef). ⇒ sectateur. « Tel que je te connais, tu serais un Séide, et il faut se garantir du séidisme » (Vigny). « Un assez pauvre homme, dévoué corps et âme à Napoléon, [...] un de ces dangereux séides » (Madelin).Synonymes :- nervi- partisanséiden. m. Fanatique qui obéit aveuglément à un chef.⇒SÉIDE, subst. masc.Personne qui manifeste un dévouement aveugle et fanatique à l'égard d'un maître, d'un chef, d'un parti, d'une secte. Synon. fanatique, partisan, sectateur. L'on n'obtenait guère [à Rome] une existence médiocre qu'en se faisant le complaisant et le seïde d'un homme en passe de prétendre aux honneurs (MÉRIMÉE, Mél. hist. et littér., 1855, p. 272). Hitler et ses séides, traduits devant la conscience universelle, à la Société des Nations (Déclar. univ. Dr. Homme, 1949, p. 19).Rem. En gén. péj., partic. en pol., séide semble prendre en fr. actuel la valeur atténuée de « complice, acolyte » (d'apr. DUPRÉ 1972).— Empl. adj. Qui manifeste un dévouement aveugle et fanatique. Les sentinelles de la garde impériale avaient l'air séide (STENDHAL, Mém. touriste, t. 3, 1838, p. 133).Prononc. et Orth.:[seid]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1815 ([RIGOMER-BAZIN ou V. LOMBARD DE LANGRES] Hist. des sociétés secrètes de l'armée, Paris, p. 94: il [Moreau] venait de trouver autant de Séïdes que de Philadelphes); 1817-23 (LAMENNAIS, Indifférence, t. 1, p. 316: l'anarchie [eut] ses séides); 1819 (V. HUGO, Litt. et philos. mêlées, p. 174 ds Fr. mod. t. 22, p. 144); av. 1830 (B. CONSTANT ds CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 330: Bernadotte répétait sans cesse que Mme Récamier était faite pour électriser le monde et pour créer des Séides [cf. ROB. qui date ce fait de 1803]). Empl. comme n. commun de Séide, n. d'un personnage de la tragédie Mahomet, de VOLTAIRE (1742), inspiré d'un personnage réel, Zayd ibn
, affranchi et fils adoptif de Mahomet (VIIe s.). Dans la tragédie de Voltaire, ce personnage est un serviteur fanatique, aveuglément dévoué à son maître au point de commettre un crime. Fréq. abs. littér.:35.
DÉR. Séidisme, subst. masc. Attachement aveugle et fanatique à quelqu'un, à un parti, à une idéologie. Je ne puis que me réjouir de l'élévation de Dar (...) qui est arrivé par un bon chemin: le courage. Il devrait se bien guérir de tout séidisme en faveur de l'autorité et il pourrait fournir une belle carrière (STENDHAL, Corresp., 1819, p. 132). L'homme, créature inachevée, tient encore du singe et du chien. Imitation et servitude, séidisme dans les plus fiers (VIGNY, Journal poète, 1834, p. 1003). — [seidism]. — 1re attest. 1819 (STENDHAL, loc. cit.); de séide, suff. -isme.séide [seid] n. m.ÉTYM. 1819, Hugo; sans doute antérieur : employé en 1803 par Bernadotte, selon B. Constant, dans un texte cité par Chateaubriand : (→ Électriser, cit. 1); de Séide, francisation de l'arabe Zǎyd, nom de l'affranchi du prophète Mahomet, pris par Voltaire comme personnage de la tragédie de « Mahomet » (1741), et vu comme un serviteur fanatiquement dévoué.❖♦ Adepte fanatique des doctrines et exécutant aveugle des volontés (d'un maître, d'un chef). ⇒ Sectateur. (Souvent péj., en parlant des séides d'un chef politique. → Sbire; cf. aussi Homme de main).1 Mais j'ai du moins un conseil à te donner, c'est de te défier de ton enthousiasme pour les hommes qui parviennent vite, et surtout pour Bonaparte. Tel que je te connais, tu serais un Séide, et il faut se garantir du Séidisme quand on est Français, c'est-à-dire très susceptible d'être atteint de ce mal contagieux (…) nous aimons infiniment mieux nous donner corps et âme à celui qui se charge de penser pour nous et d'être responsable, quitte à rire, après, de nous et de lui.A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, III, IV.2 (…) Savary va (…) pendant dix ans, apparaître comme fatal au grand homme qu'il servira en séide aveugle (…) Un assez pauvre homme, dévoué corps et âme à Napoléon (…) un de ces dangereux séides dont le dévouement agrée à un despote, même quand il l'a finalement desservi (…)Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Avènement de l'Empire, VI.
Encyclopédie Universelle. 2012.